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LES JOLIS PAS … Randonnez sympa !
23 mars 2015

Le Mot du Président

 

Nous étions 17 Jolis Pas pour cette randonnée dans les hauts du Tévelave, une boucle au dessus de la route forestière des Tamarins (actuellement en réfection), passant par le Petit Bénare puis le Piton Rouge. Un itinéraire choisi en remplacement de la randonnée au Malbar Mort qui avait été initialement prévue puis abandonnée en raison d’un terrain rendu trop glissant par les dernières pluies.

Après le petit-déjeuner, lors de mon petit « causement » liminaire, j’ai trouvé bon, afin de motiver un peu nos marcheurs, de leur annoncer qu’au passage nous rendrions visite au roi Phaonce, un légendaire chef de marrons qui hanta jadis ces lieux. Pour rendre plus aguichante encore cette perspective, j’ai ajouté que nous pourrions voir non seulement la caverne dont il avait fait sa demeure mais aussi le bassin où il avait coutume de s’esbattre et de s’esbaudir en compagnie des plus belles concubines de son harem… Que n’avais-je pas dit là ! Cette petite évocation sensuelle n’était pas tombée dans l’oreille d’un sourd et avait même fait son chemin dans les imaginations les plus libidineuses. C’est ainsi que nous fumes ensuite harcelés par Pascal, lequel, à peu près tous les km, nous demandait avec une impatience croissante et sur un ton de plus en plus lamentable : « C’est encore loin le harem ? ».

Nous avons progressé vite par le sentier Mario qui monte tranquillement sous les arbres, coupant hardiment les lacets d’un chemin forestier par trop lambin. Après les tamarins, ce furent les brandes dont beaucoup malheureusement, il y a déjà un bon bout de temps de cela, ont brulé et qui n’offrent plus désormais aux regards que des branches aussi nues et dépouillées que des bras de squelettes. Parvenus au Petit Bénare, nous n’avons pas eu la chance de pouvoir contempler Cilaos en contrebas, la nébulosité alors trop importante n’ayant pas consenti à nous le permettre. 

Nous passâmes ensuite devant ce qui, selon certaines conjectures, a peut-être été la tombe du grand chef marron : un carré délimité de façon grossière par des galets inégaux, où des forestiers, naguère, ont trouvé des ossements et où des mains pieuses, aujourd’hui, ont placé un petit crucifix et deux statuettes de guerriers malgaches. Quant aux belles naïades, ceux qui voudraient les poursuivre devront aller les rechercher jusque dans l’imagination de Pascal où elles se sont réfugiées. Parvenus là, il leur faudra encore les lui disputer âprement, car je ne suis pas sûr qu’il soit prêt, l’égoïste, à partager son précieux trésor avec le premier venu !

Nous avons fait halte pour déjeuner au pied du Piton Rouge. Un piton qui mérite bien son nom car son sol est effectivement écarlate. Nos marcheurs, les uns avant de se mettre à table, les autres après avoir pris leur repas, ont tour à tour escaladé ce petit cône volcanique. Au sommet, ils ont pu bénéficier, outre d’une vue panoramique sur la région, des œuvres du sculpteur « pays », Gilbert Clain. Il y a là, de sa main, deux petits groupes en haut relief, assez rudimentaires il faut bien le dire, ainsi qu’une accorte cafrine, représentée dans une posture allongée et contorsionnée, dont les cuisses très imposantes ont fortement impressionné notre Chantale. 

Ce fut ensuite la descente sur un chemin raviné, creusé d’ornières perfides et tout hérissé de cailloux acérés, lequel a mis nos chevilles et nos genoux à rude épreuve. Retour alors à l’étage forestier. A l’avant-garde, au dessus des tamarins, des acacias en fleur. Puis la route fraichement bétonnée et encore en travaux, par laquelle nous allons regagner notre point de départ au prix de 5 km de marche. La progression est facile, un peu monotone, mais la tamarinaie est magnifique et ceux qui, comme moi, avaient songé à se munir d’une poche, ont pu faire une ample moisson d’oseille sauvage dont ils pourront ensuite se régaler. 

Le temps nous aura été clément : pas trop chaud mais, à part quelques gouttes dans les derniers mètres, sec cependant. Nous serons donc surpris de découvrir en descendant vers les bas que ceux-ci avaient été arrosés par d’abondants orages. Avant de conclure en vous lançant le rituel « A bientôt sur les sentiers ! », il me faut féliciter notre benjamine, la jeune Kélia, laquelle, du haut de ses neuf ans, nous a donné l’exemple d’une marcheuse infatigable, toujours en tête de la colonne. Sûr qu’avec les années, celle-ci deviendra une grande championne.

                                                                                                                                                                                     André, le 23/03/2015

 

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